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CHAPITRE V.

très-explicitement l’Unité de composition organique ? Bien plus, dans l’ouvrage même qui a créé, il y a plus de deux mille ans, l’anatomie comparée ; dans cette Bible de la science, consultée chaque jour avec vénération par les zootomistes, un seul de ceux-ci, jusqu’à Geoffroy Saint-Hilaire, avait-il aperçu le germe de la Théorie des analogues ?[1]

En ajoutant aux noms d’Aristote, de Belon, de Newton, de Buffon, de Vicq-d’Azyr, ceux de Herder[2] qui, en 1784, proclamait l’existence d’un type exemplaire de la création animée ; de Gœthe qui, vers 1785, concevait à son tour un type anatomique, un modèle universel[3] ; de Pinel qui, en 1793, admettait

  1. « La plume étant à l’Oiseau, dit Aristote (Histoire des animaux, trad. de Camus, tom. Ier, p. 5), ce que l’écaille est au Poisson, on peut comparer les plumes et les écailles, et de même, les os et les arêtes, les ongles et la corne, la main et la pince de l’Écrevisse. Voilà de quelle manière les parties qui composent les individus, sont les mêmes et sont différentes (ἕτερα καὶ τὰ αὐτά). »
  2. Idées sur la philosophie et l’histoire de l’humanité, t. Ier, p. 89, de la belle traduction due à notre célèbre poëte et philosophe Edgar Quinet.
  3. Anatomischer Typus, allgemeines Bild. — Nous disons vers 1785 ; cette date ne peut être rendue plus précise, la plupart des mémoires de Gœthe sur l’anatomie comparée, ayant été composés, ainsi qu’il nous l’apprend, de 1785 à 1796, mais publiés seulement de 1817 à 1825. (Voyez le Recueil intitulé : Zur Naturwissenschaft überhaupt, besonders zur Morphologie, ou l’excellente traduction des Œuvres d’histoire naturelle de Gœthe, par M. Martins.)