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CHAPITRE V.

rapproché de l’époque de leur formation. Ayant imaginé de compter autant d’os qu’il y a de centres d’ossification distincts, et ayant essayé de suite cette manière de faire, j’ai eu lieu d’apprécier la justesse de cette idée : les Poissons, dans leur premier âge, étant dans les mêmes conditions, relativement à leur développement, que les fœtus des Mammifères[1], la théorie n’offrait rien de contraire à cette supposition[2]. »

  1. À en croire l’un des deux auteurs que nous venons de montrer réclamant en faveur de Kielmeyer, cette même proposition aurait été énoncée dès 1800 par Autenrieth, dans le beau Mémoire cité plus haut (p. 150). Après avoir remarqué que les Poissons ont, comme les jeunes des animaux supérieurs, un grand nombre d’os isolés, Autenrieth aurait, en effet, ajouté ces mots : « Par conséquent, les Poissons représentent réellement le fœtus des classes supérieures. » Voilà assurément une phrase aussi formelle que possible ! Mais cette phrase a été interpolée par le traducteur ; elle n’est nullement dans le texte d’Autenrieth, auquel appartient incontestablement le mérite d’avoir signalé un rapprochement très-curieux, mais non celui d’en avoir tiré une conséquence générale. Voici le passage tout entier d’Autenrieth :

    « Wie bey den unvollkommenen Jungen der höheren Thierklassen, zeigt auch das Skelet der Fische eine Menge einzelner Knochenkerne. »

  2. L’analogie des conditions organiques des Poissons avec celles des fœtus des animaux supérieurs, se trouve déjà indiquée, comme on l’a vu (p. 153 et 154), dans deux des Mémoires antérieurs de Geoffroy Saint-Hilaire ; mais elle y est exprimée d’une manière bien moins précise, et surtout elle ne l’est pas