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UNITÉ DE COMPOSITION.

réserve ? Il eût manqué à son devoir envers la science s’il l’eût fait, et il ne l’a pas fait. Si la nouvelle méthode n’a été par lui, en 1807, ni admise ni rejetée, c’est que ni lui-même, à cette époque, ni aucun autre anatomiste ne s’étaient même aperçus qu’une nouvelle méthode venait de se produire dans la science. On avait vu les résultats, non l’instrument qui les avait créés ; non le foyer d’où ils étaient émanés.

Et ici encore nous n’expliquons pas ; nous exposons. Que l’on remonte avec nous à ces curieux documents d’une époque déjà si loin de nous, et l’on y verra Cuvier, dans ses Rapports, ou passer, sans les aborder, à côté des questions générales soulevées par Geoffroy Saint-Hilaire, ou en méconnaître le caractère et la portée. Du principe des connexions, du balancement des organes, de la considération des organes rudimentaires, il ne dit rien ! Dans l’idée si neuve et si hardie de la persistance des caractères embryonnaires chez les Poissons, il ne voit rien de plus que cette recommandation faite par Tenon aux anatomistes, d’étudier les organes depuis leur formation[1]. Et s’il dit quelques mots de l’Unité de composition, c’est pour assimiler les analogies organiques de Geoffroy Saint-Hilaire, déterminées d’après les connexions des

  1. Second Rapport, p. 40.