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CHAPITRE VI.

dans la péninsule hispanique. Tandis qu’en Espagne, les dissensions de la famille royale ébranlaient le trône et préparaient la chute de la dynastie de Philippe V, Napoléon, par un traité qu’on eût pu prendre pour un décret impérial, avait proclamé la déchéance de la maison de Bragance. Une armée française, sous les ordres de Junot, avait aussitôt envahi le Portugal, et un mois après, le 30 novembre 1807, les Français occupaient Lisbonne.

L’Empereur ne séparait pas les intérêts des sciences de ceux de sa politique. Maître du Portugal, il voulut qu’un naturaliste s’y rendît aussitôt, pour en visiter et en explorer les richesses scientifiques. Les souvenirs de l’Expédition d’Égypte désignaient naturellement Geoffroy Saint-Hilaire pour cette mission : elle lui fut offerte, et il n’hésita pas à l’accepter. On lui adjoignit comme aide et comme secrétaire l’un des préparateurs du Muséum, Delalande, tout jeune encore, mais déjà plein de cette ardeur et de ce dévouement qui devaient, quinze ans plus tard, en faire l’un des plus intrépides explorateurs de l’Afrique et l’un des martyrs de la science.

L’envoyé du gouvernement français devait seulement, d’après les termes mêmes de la première décision de l’Empereur, visiter les collections d’histoire naturelle, et déterminer quels objets pourraient être utilement transportés à Paris. Mais, dès que