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CHAPITRE VIII.

intervenir à la fois, dans la recherche de la vérité, toutes les facultés par lesquelles il nous est donné de la connaître.

Faisons maintenant un pas de plus à la suite de Geoffroy Saint-Hilaire. Quelles règles avaient été posées avant lui pour la détermination des organes analogues ? Aucunes. Et comment en aurait-il existé ? À quoi bon des règles pour découvrir des analogies évidentes par elles-mêmes ? Chacun admettait celles dont il avait conscience, sans autre guide que ce sentiment propre et individuel que l’on nomme le tact du naturaliste. À chacun, par conséquent, sa mesure, sa règle, sa détermination arbitraire. Geoffroy Saint-Hilaire reconnut, au contraire, à peine entré dans la voie des analogies, la nécessité d’une marche rigoureuse ; et pour la première fois, furent posées, en anatomie comparée, des questions qui sembleraient logiquement avoir dû précéder toutes les autres. La solution à laquelle parvint Geoffroy Saint-Hilaire, fut, tous les zootomistes le savent, la Théorie des analogues.

Telle est l’origine de cette théorie. Elle fut inventée non pas, au moins directement, afin de donner à la science la grandeur philosophique qui lui avait manqué jusqu’alors, mais, essentiellement, afin de la rendre rigoureuse ; non pas, quoi qu’on en ait dit, pour donner libre essor aux spéculations abstraites ; mais, au contraire, pour les