Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
224
CHAPITRE VIII.

Après avoir essayé de montrer que la démonstration de l’Unité de composition est, au fond, du même ordre que celle de toutes les autres lois déduites de l’observation, ajouterons-nous qu’elle est aussi avancée ? Non, sans doute. Commencée à une époque toute récente encore, embrassant dans sa vaste étendue tous les faits de l’animalité, elle doit présenter, elle présente encore d’immenses lacunes ; bien des années, bien des siècles peut-être, s’écouleront avant que la loi de Geoffroy Saint-Hilaire puisse être complétement assimilée aux autres principes, plus simples au plus anciennement reconnus, qui règnent dans diverses sciences d’observation. Mais, du moins, il restera à celui même qui a commencé la démonstration l’honneur d’en avoir, dès le début, tracé le cadre tout entier, en abordant successivement la recherche des analogies entre les diverses classes du même embranchement ; entre deux embranchements différents du règne animal ; entre les conditions normales du règne animal, et les désordres, jusqu’alors sans limites et sans lois reconnues, de la Monstruosité elle-même. L’examen et la solution partielle de ces trois grands problèmes, c’est, en effet, toute la Philosophie anatomique ; leur solution complète, c’est et ce sera à jamais la science tout entière.