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ANATOMIE PHILOSOPHIQUE.

Les Oiseaux ont donc temporairement des dents, dans le sens spécial de ce mot ; ils en ont toujours, dans le sens le plus large et par conséquent le plus philosophique, le seul vrai, le seul admissible en anatomie comparée. Définirez-vous la dent un organe de mastication ? les dents de la plupart des Ovipares, celles des Cétacés eux-mêmes, ne seraient plus des dents. Direz-vous avec Cuvier que les dents sont des corps osseux, implantés dans les mâchoires ? que ferez-vous alors des dents non enchâssées, des dents des Squales et de tant d’autres, seulement adhérentes aux gencives ? La dent sera-t-elle seulement caractérisée pour vous par sa constitution anatomique et chimique ? Sera-ce simplement un corps dur, composé, comme les os, de phosphate calcaire ? vous aurez alors considérablement étendu le cercle ; mais la dent cornée de l’Ornithorhynque restera encore en dehors. Pour la comprendre, vous devrez faire abstraction de la structure comme de la disposition, de la fonction, et à plus forte raison de la forme et de la grandeur ; et dès lors, votre définition, basée principalement sur les caractères de connexion, et devenue générale, est applicable au bec de l’Oiseau comme à la dent cornée de l’Ornithorhynque.

Et maintenant est-il besoin de faire remarquer que les recherches sur le système dentaire des Oiseaux, ont eu deux résultats, fort inégalement