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CHAPITRE VIII.

animal tout entier. Il le fallait pour déterminer le degré de généralité de la loi de l’Unité de composition. Il le fallait encore, parce que l’anatomie des animaux articulés semblait fournir une objection d’une extrême gravité contre le Principe des connexions, et par conséquent contre la méthode nouvelle de détermination : la position du système nerveux, dorsale chez les animaux vertébrés, est, au contraire, inférieure au canal alimentaire dans les animaux articulés. C’est là, disait-on, une infraction évidente, une exception décisive à cette loi de la fixité des connexions, ordinairement observée par la nature[1].

Voilà le point de départ des recherches de Geoffroy Saint-Hilaire en 1819 ; en voici les deux résultats généraux, réduits à leur expression la plus simple :

Les anneaux des Articulés sont leurs noyaux vertébraux devenus extérieurs, comme le sont les côtes et le sternum chez les Chéloniens. La forme tubuleuse de ces vertèbres extérieures représente l’un des premiers états de la vertèbre chez l’embryon des animaux supérieurs ; état que les Poissons, certaines espèces à un degré très-marqué, conservent

  1. Meckel le reconnaît, tout en insistant sur la gravité de l’objection. « La nature, dit-il, y met même une sorte de pédanterie (fast pedantisch). Voyez son System der vergleichenden Anatomie, tom. Ier, p. 21, 1821.