Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
252
CHAPITRE VIII.

remarquer déjà M. Doyère et M. Brullé, a donné précisément le résultat que l’on eût pu déduire a priori des vues de Geoffroy Saint-Hilaire.

Objectera-t-on que des expériences aussi délicates laissent toujours quelque incertitude sur leurs résultats[1] ? Nous l’admettrons ; mais voici une vérification embryogénique dont l’esprit le plus sceptique ne saurait contester la valeur. Herold suit, en 1824, le développement des Araignées ;

  1. Depuis que ceci est écrit, M. Mandl, dans ses recherches toutes récentes sur les mouvements des nerfs, a fait, chez la Sangsue, des observations qui concordent parfaitement avec les précédentes, et il a, de plus, reconnu que le renflement que l’on remarque à la racine antérieure, est, par sa structure, un véritable ganglion. « J’avais comparé d’abord le premier (le filet ganglionnaire), ajoute cet habile observateur dans une note qu’il a bien voulu nous communiquer, aux racines postérieures des Vertébrés, et le second aux racines antérieures. Mais l’examen détaillé m’a bientôt convaincu que chez la Sangsue, ce sont au contraire les racines antérieures qui portent le ganglion, et que les racines postérieures vont aux muscles. Ce fait, qui m’avait arrêté dans mes recherches, puisque je cherchais le contraire, s’accorde en réalité parfaitement avec tous les faits connus. En effet, les Sangsues marchent, comme tant d’autres Invertébrés, sur le dos… ; le système nerveux est donc renversé comme les autres organes ; ce qui est antérieur devient postérieur, et vice versa… Quelques expériences m’ont donné la conviction que les fonctions de ces filets correspondent à celles des racines des animaux supérieurs, en prenant pour base de comparaison le renversement indiqué. »