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CHAPITRE VIII.

IX.

Après une tentative hardie de l’esprit comme après un effort violent du corps, il est dans notre nature de sentir le besoin du repos. Geoffroy Saint-Hilaire ira-t-il chercher, en de plus faciles travaux, le seul délassement qu’il connut jamais ? Non : il venait d’oser beaucoup : il osera davantage encore. Ses recherches sur les Articulés datent à peine d’une demi-année, on commence à peine à les comprendre, que l’auteur s’avance au delà : il entreprend de ramener à l’Unité de composition les Monstres eux-mêmes.

Il n’est point douteux que ce n’ait été là, à l’origine, le seul objet de ses recherches sur la Monstruosité : lui-même l’a dit plusieurs fois ; par exemple, de la manière la plus explicite, à la fin de la Philosophie anatomique : « Je venais d’imaginer une nouvelle méthode de détermination tant des organes que de leurs matériaux constitutifs, et il me parut que j’en connaîtrais mieux toute la valeur comme moyen d’investigation, si je parvenais à en faire l’essai sur ce qu’il y avait dans la nature de plus désordonné. »

Mais où Geoffroy Saint-Hilaire ne cherche qu’un complément de démonstration, il trouve une science tout entière à créer. Dès les premiers pas, il a reconnu que, chez les Monstres les plus anomaux,