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CHAPITRE VIII.

yeux sur la Philosophie anatomique, et même, sans aller au delà, sur les trois premières des six parties[1] dont se compose cet ouvrage, et il répondra avec nous à cette question : Pas un seul peut-être.

L’organisation des Monstres est soumise à des règles, à des lois, et ces lois ne sont autres que les lois générales de l’organisation : quel auteur, venu après Geoffroy Saint-Hilaire, a donné de cette grande vérité une expression plus nette et plus ferme que celle que nous trouvons à la tête de son second Mémoire ? « Je n’admets pas plus de physiologie spéciale pour des cas d’organisation vicieuse, dit-il, que de physique particulière au profit de quelques faits isolés et laissés sans explication. Il y a Monstruosité, mais non pas pour cela dérogation aux lois ordinaires ; et il le faut bien, s’il n’y a à embrasser dans ces considérations que des matériaux toujours similaires. » La Monstruosité n’est donc pas un désordre aveugle ; ce n’est pas même un autre ordre également régulier : c’est, dans une autre série de faits, l’ordre même que nous admirons dans l’ensemble des espèces animales.

Par cela même, et c’est la première conséquence que déduit Geoffroy Saint-Hilaire, l’étude des Monstruosités qui, selon les anciennes idées, ne pouvait que satisfaire une vaine curiosité, revêt un caractère scientifique, et prend place à côté de l’étude des

  1. Pag. 5 à 102 ; p. 103 à 124, et p. 125 à 153.