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ANATOMIE PHILOSOPHIQUE.

le développement. Et, puisque telle est aussi la théorie des différences normales des espèces, on est également fondé à considérer la tératologie, comme une embryogénie permanente, ou comme une autre anatomie comparée. Ainsi, trois sciences d’abord cultivées isolément, sont désormais indissolublement unies, ou plutôt elles se confondent en une seule et même science dont les trois branches, se servant réciproquement de complément, d’explication et de criterium, devront chaque jour, ensemble et l’une par l’autre, s’élever d’un vol plus sûr vers de plus hautes vérités.

Voilà le résumé, non de tous les travaux tératologiques de Geoffroy Saint-Hilaire (nous reviendrons bientôt sur eux), non pas même du second volume de la Philosophie anatomique, mais des trois premiers Mémoires de cet ouvrage.

À cette question : Qu’est-ce qu’un Monstre ? la science répondait encore au commencement de ce siècle : Un jeu de la nature ; un être créé en dehors de toute règle, en l’absence de toute fin. Et la philosophie croyait pouvoir ajouter : C’est un échantillon de ces lois du hasard qui, selon les athées, doivent avoir enfanté l’univers ; Dieu les a permis pour nous apprendre ce que c’est que la création sans lui[1].

  1. Expressions de Chateaubriand dans le Génie du christianisme.