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CHAPITRE VIII.

La Philosophie anatomique est venue, au contraire, répondre : Les Monstres ne sont pas des jeux de la nature ; leur organisation est soumise à des règles, à des lois rigoureusement déterminées ; et ces règles, ces lois sont identiques à celles qui régissent la série animale ; en un mot, les Monstres sont d’autres êtres normaux ; ou plutôt : il n’y a pas de Monstres, et la Nature est une.

X.

Résumons ce long Chapitre, et achevons de caractériser la Philosophie anatomique.

Il est donné à beaucoup d’hommes d’enrichir la science de faits nouveaux, à quelques-uns d’y créer des théories nouvelles, à un bien petit nombre d’y introduire un esprit nouveau. De ces trois genres de progrès, plus le dernier est d’un ordre élevé, et plus il échappe à l’appréciation équitable, soit des contemporains, soit de la postérité elle-même.

Celui qui vient dire aux hommes de son temps, à ses émules, engagés tous ensemble dans les mêmes voies : Quittez cette direction, et suivez-moi ! celui qui ose imprimer à la science un mouvement nouveau, par cela même qu’il va contre les doctrines régnantes, semble aller contre les principes : il subit le sort de tous les novateurs ; il est taxé de témérité, et la réforme qu’il propose, est repoussée.

Mais, avec le temps, la vérité triomphe : les