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TÉRATOLOGIE.

vation, de principes nouveaux et féconds, par d’heureuses déductions, et répandre ainsi sur elle une lumière dont s’éclaireront toutes les branches des sciences de l’organisation.

II.

Dans ses travaux d’anatomie comparée, nous avons vu Geoffroy Saint-Hilaire partir souvent de faits connus pour arriver à des conséquences nouvelles : en tératologie, c’est toujours sur les résultats de ses propres observations ou de ses expériences, qu’il fonde ses généralisations. À quoi tient cette différence ? à l’extrême pauvreté d’une science à laquelle manquèrent si longtemps, non-seulement des principes, une théorie, une méthode, mais aussi des faits.

Ceux qui ont parcouru les Éphémérides des Curieux de la nature et tant d’autres volumineux recueils du 17e et du 18e siècle ; ceux qui se souviennent d’y avoir rencontré, presque à chaque page, des descriptions et des figures tératologiques, pourront n’accueillir cette assertion qu’avec étonnement, avec incrédulité : cette science que nous disons si pauvre de faits, en possédait, leur semblera-t-il, un nombre infini avant Meckel et Geoffroy Saint-Hilaire, bien plus, avant Haller lui-même. Mais de ceux qui ont parcouru, nous en appellerons à ceux qui ont lu, à ceux qui ont vu de près ces prétendues richesses, qui ont cherché à les utiliser pour la science :