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TÉRATOLOGIE.

identiques et quelques modifications accessoires ; d’où résulte précisément la notion de caractères communs, d’après lesquels ils pourront être groupés, et de caractères spéciaux, par lesquels on les distinguera ; en d’autres termes, la notion du genre et celle de l’espèce ? À moins de fermer les yeux à l’évidence, comment nier, soit l’affinité, si parfaitement naturelle, des vingt Anencéphales, des soixante Synotes déjà connus, et ainsi d’une foule d’autres exemples ; soit les rapports d’un ordre plus général, mais non moins manifestes, qui unissent chacun de ces genres avec les autres groupes de la même famille ? Enfin le principe fondamental de toute classification naturelle, la subordination des caractères, ne tient-il pas aujourd’hui une aussi grande place en tératologie qu’en zoologie ? Et n’a-t-on pas constaté, par une multitude de preuves, l’exacte concordance des formes et des traits extérieurs des Monstres avec les conditions essentielles de leur structure intérieure ?

Laissons donc la démonstration d’un principe qui ne peut plus être sérieusement combattu, et demandons-nous, non plus si l’application de la méthode naturelle à la tératologie peut être faite, mais comment et jusqu’à quel point elle l’a été.

La première, mais seulement partielle réalisation de ce progrès remonte à l’année 1820, c’est-à-dire, à l’origine même des recherches de Geoffroy Saint-