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ZOOLOGIE PHILOSOHIQUE.

larges : Ne faut-il voir, dans ce que nous appelons des espèces, que les diverses dégénérations d’un même type ?

Tous deux doutaient alors. Quelques années après, Cuvier, non-seulement résolvait négativement la question, posée d’une manière aussi absolue ; mais il déclarait et prétendait prouver que les mêmes formes se sont perpétuées depuis l’origine des choses. Lamarck, son antagoniste par excellence sur cette question, soutenait, d’une manière non moins exclusive, la thèse contraire, montrant les êtres incessamment variables au gré des circonstances, et donnant avec hardiesse une genèse zoologique, fondée sur cette doctrine.

Geoffroy Saint-Hilaire a longtemps médité sur ce difficile sujet. La doctrine qu’il a, dans sa vieillesse, fermement défendue, paraît n’avoir été entièrement conçue par lui qu’après l’achèvement de la Philosophie anatomique ; et si nous omettons ses leçons orales an Muséum et à la Faculté, c’est en 1828 seulement qu’il l’a publiée[1] ; encore ne faudrait-il en chercher dans le travail que nous rappelons ici, ni l’expression la plus nette, ni les développements[2].

  1. Dans un Rapport à l’Académie des sciences sur un Mémoire de M. Roulin. — Avant ce Rapport, on trouve quelques indications dans le Mémoire sur les Gavials, publié en 1825.
  2. Ceux-ci ont été donnés dans plusieurs Mémoires successifs de 1828 à 1837. Nous reviendrons sur ces travaux.