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ZOOLOGIE PHILOSOHIQUE.

Il reste une dernière objection, la seule fondée, la seule grave : si les races antiques lentement transformées, sont devenues les races actuelles, des races intermédiaires, des passages ont dû exister. Or, on n’en a pas, ou l’on n’en a que rarement trouvé les vestiges. Nous le reconnaissons, et Geoffroy Saint-Hilaire l’a reconnu le premier ; et c’est pourquoi il n’a prétendu, nous l’avons dit, émettre qu’une hypothèse. Mais Cuvier, et, après lui, ses disciples, ont-ils davantage suivi et montré les traces de ces translations, plusieurs fois répétées, d’une contrée dans une autre, par lesquelles se concilieraient, suivant eux, la simultanéité de la création de toutes les espèces, et leur apparition successive, et à de longs intervalles, sur le sol des mêmes contrées ? Non, sans doute, et les partisans les plus ardents de la doctrine de Cuvier en conviendront avec nous.

Ainsi, hypothèse d’un côté ; mais aussi, hypothèse de l’autre : vous n’avez le choix qu’entre des hypothèses, et la seule différence réside dans la simplicité de l’une, dans la complication de l’autre.

Et disons-le : de longtemps nous ne pourrons prononcer entre elles avec une entière certitude. L’éclat des immortels travaux de Cuvier en paléon-

    ferme dans des voies où se trouvent la vérité et le progrès. Voyez sa Note sur la succession des êtres vivants dans le tome XIII du Bulletin de l’Acad. des sciences de Belgique, p. 581.