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DISCUSSION ACADÉMIQUE DE 1830.

Ne semble-t-il pas que le même savant que nous avions vu, durant tant d’années, s’avancer invariablement vers le même but ; que celui qui se plaisait à se comparer à l’homo unius libri de Saint-Augustin, parcoure maintenant au hasard le champ tout entier de la science ? La réponse est implicitement contenue dans ce qui précède, et il est facile de voir que Geoffroy Saint-Hilaire, ici encore, est parfaitement conséquent avec lui-même. L’unité, la fixité de direction était indispensable tant qu’il s’agissait de créer ; l’auteur a donc pu, il a dû ne suivre que sa propre pensée, délaissant les difficultés secondaires pour les difficultés fondamentales, n’écoutant les objections que pour s’en éclairer, et non pour y répondre. Mais, le but une fois atteint, il faut bien dévier de cette ligne droite, jusqu’alors constamment suivie ; il faut se porter partout où il y a des lacunes à remplir, des obstacles à vaincre, des explications à donner, des objections à lever, des rectifications à faire. Voilà l’œuvre, secondaire sans doute, mais indispensable, que Geoffroy Saint-Hilaire va poursuivre à partir de 1828, et ici la variété des recherches ne devient pas moins nécessaire que l’avait été d’abord l’unité de direction.

Et non-seulement nous nous expliquons ainsi le caractère si différent des recherches de Geoffroy Saint-Hilaire, avant et après 1828 ; mais, si de l’analyse scientifique nous revenons à la biogra-