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DISCUSSION ACADÉMIQUE DE 1830.

contre le fond même de sa doctrine, il n’avait donc répondu qu’en lui donnant chaque jour plus d’extension ; aux objections prétendues philosophiques et théologiques de quelques écrivains qui ne comprenaient pas même la question[1], en les renvoyant à des livres dont eux surtout ne pouvaient récuser l’autorité[2]. Et quand on en était venu, selon l’in-

    manuscrite, je ne puis éviter qu’elles soient travesties, et d’autant plus qu’on aura fait moins d’efforts pour les comprendre. »

  1. Quand Newton avait entrevu, en 1704, l’Unité de composition (voyez le Chapitre V, p. 143), il s’y était attaché, non-seulement comme à une idée grande et philosophique, mais aussi et surtout comme à une preuve nouvelle et éclatante de la sagesse et de l’intelligence de l’être toujours vivant.

    Par quelle aberration de l’esprit quelques écrivains, prétendus philosophes, voulurent-ils, quand parut la Philosophie anatomique, repousser cette même doctrine de l’Unité de composition, comme apportant des entraves à la liberté et à la puissance du Créateur ? Objection qui ne tendrait à rien moins qu’à faire rejeter comme irréligieuse toute loi astronomique, physique, chimique, toute loi de la nature, en un mot, aussi bien que l’Unité de composition. Voilà par quels absurdes arguments, par quelles accusations extra-scientifiques on n’a pas craint de troubler plusieurs fois, sous la restauration, le repos de Geoffroy Saint-Hilaire !

  2. Entre autres, à ceux de M. de Trevern, alors évêque d’Aire, et depuis évêque de Strasbourg. Ce respectable et savant prélat a lui-même résumé ainsi les vues exposées dans ses ouvrages, d’après Geoffroy Saint-Hilaire : « Plus on étendra les recherches sur les œuvres du Créateur, plus on y remarquera le trait caractéristique de toute beauté, l’unité de dessein et d’exécution : « omnis pulchritudinis forma unitas (Saint-Augustin). »