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DISCUSSION ACADÉMIQUE DE 1830.

venu où une discussion approfondie va décider de l’avenir de sa doctrine et de ses travaux. Il s’y prépare, et à peine a-t-il complété sa doctrine dans sa pensée[1], qu’il en entreprend la défense. En 1828, il fait à Cuvier une première réponse dans le Discours préliminaire de son Cours sur les Mammifères, quelques mois après, une seconde dans son Fragment sur la nature. Ainsi s’ouvrent ces solennels débats qui devaient avoir, en 1830, l’Europe savante tout entière pour spectatrice, et Gœthe pour historien[2].

Sans prétendre les suivre dans toutes leurs phases, nous, pour qui raconter et non juger est un devoir impérieux, quand ce n’était chez Gœthe qu’une réserve pleine de modestie et de bon goût ; sans entrer surtout dans des détails rendus

    Hilaire, après avoir cité un passage très-remarquable de Cuvier (nous en avons nous-même reproduit une partie, p. 243), s’écriait dans la Philosophie anatomique (t. II, discours préliminaire) : « Nous ne différons que par l’expression plus heureuse, plus ferme et plus élevée chez mon savant confrère ! »

  1. Dans sa pensée, disons-nous ; car ses vues sur la variabilité de l’espèce et la paléontologie, seulement indiquées en 1825 et énoncées en 1828, n’ont été développées que de 1829 à 1838.
  2. Dans les deux articles composés par ce grand poëte en 1830 et 1832, à l’occasion de la Philosophie zoologique de Geoffroy Saint-Hilaire. Voy. l’excellente traduction des Œuvres d’histoire naturelle de Gœthe, par M. Martins, p. 150 à 159, et 160 à 182. Le second de ces articles est le dernier écrit qui soit sorti de plume de Gœthe.