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ÉVÉNEMENTS DE 1830.

s’associer à un tel deuil sans rouvrir les blessures de son propre cœur, et envers lequel Geoffroy Saint-Hilaire crut, ce jour-là, contracter une dette, qui fut plus tard pieusement acquittée !

Heureux, Geoffroy Saint-Hilaire avait doublé son bonheur par le charme de l’étude : en elle, aussi, quand il ne le fut plus, il trouva ses premières consolations. Il en goûta d’autres bientôt, et non moins douces qu’inattendues, non moins dignes de celui qui a dit : Une bonne action vaut encore mieux qu’une découverte.

Ce fut quand éclata la Révolution de juillet. L’ancien membre de la Chambre des représentants ne pouvait qu’y applaudir : il vit en elle, ce sont ses propres expressions[1], le rétablissement de notre indépendance au dehors et de l’action jusque-là interrompue de nos libertés nationales. Mais plus il était sympathique à la révolution de 1830[2], plus

  1. Extraites d’une lettre imprimée, adressée en juin 1831 aux électeurs d’Étampes, devant lesquels il avait eu un instant la pensée de se présenter. Voyez Chapitre VII, p. 200.
  2. Geoffroy Saint-Hilaire pouvait l’être, sans manquer à la reconnaissance envers la branche aînée. Il avait perdu, au moment même de la Restauration, les avantages attachés au titre de membre de la Commission d’Égypte. Et depuis, le Gouvernement ne s’était occupé de lui qu’une seule fois : lors de la création de l’Académie royale de médecine, il fut nommé académicien libre. C’est seulement en 1838 qu’il fut nommé officier de la Légion d’honneur : il était membre de l’ordre depuis 1803.