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CHAPITRE XI.

d’une part, que ses découvertes, si importantes qu’on doive les reconnaître, sont comparables à celles que faisaient les premiers chimistes, en cherchant la pierre philosophale ; de l’autre, que ce principe de l’Unité de plan, par lui énoncé dès 1795, et démontré de 1806 à 1831, que ce principe, combattu avec tant de persévérance par Cuvier à la face de l’Europe entière, appartient essentiellement, à qui ? à Cuvier lui-même, auquel reviendrait le triple honneur de l’avoir introduit dans la science, établi sur des bases solides et, de plus, sagement limité ! En vérité, quand Cuvier a été si souvent et si justement comparé à Aristote, de telles exagérations d’un culte si juste et si louable en lui-même, ne doivent-elles pas nous rappeler cet enthousiasme exclusif des disciples du philosophe de Stagyre, s’écriant au moyen âge : Tout est vérité dans ses livres, et il n’est point de vérité qui ne s’y trouve !

Que répondit Geoffroy Saint-Hilaire à ces objections anciennes et nouvelles qui se produisaient sous tant de formes diverses contre ses travaux en anatomie philosophique ? Rien. Il pensa peut-être qu’il avait assez fait pour cette branche de la science, et qu’il était superflu de rouvrir un débat qui ne pouvait que reproduire celui de 1830, moins la grandeur.

Mais, sur la question paléontologique, la dernière qu’il eût abordée, il ne crut pas pouvoir abandonner