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CHAPITRE II.

responsabilité et des devoirs bien inégaux. Les uns, chargés, comme professeurs-administrateurs, des mêmes chaires qu’ils avaient occupées, comme professeurs ou démonstrateurs, sous l’intendant général, ne faisaient que continuer plus librement et avec plus d’autorité leurs anciennes fonctions. D’autres, au contraire, appelés à inaugurer les chaires instituées par la Convention, devaient entreprendre une œuvre nouvelle pour eux-mêmes aussi bien que pour l’établissement, et ils allaient se trouver, dès les premiers pas, en présence des difficultés sans cesse renaissantes qui s’attachent à toute grande création.

Geoffroy Saint-Hilaire non-seulement fut l’un de ces derniers, mais nul autre n’eut à triompher de circonstances plus défavorables. Il avait pour lui la force de la volonté, le dévouement à la science, et l’élan irrésistible de cette époque où rien n’était impossible. Il avait, en un mot, ce qu’un homme peut trouver en lui-même. Mais, au dehors, tout était obstacles, difficultés, dénuement ! On s’en convaincra, si l’on veut bien avec nous comparer la position de Geoffroy Saint-Hilaire dans sa chaire nouvelle de zoologie, et les circonstances au milieu desquelles deux de ses collègues allaient enseigner l’autre branche de l’histoire naturelle des êtres organisés. Que de ressources offertes à ceux-ci ! Que de richesses botaniques accumulées dans un éta-