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PREMIERS TRAVAUX AU MUSÉUM.

blissement où la science des végétaux régnait en souveraine depuis 1635 ; qui n’avait cessé d’être Jardin des plantes médicinales, c’est-à-dire, Jardin de botanique médicale et pharmaceutique, que pour devenir le Jardin royal des plantes, c’est-à-dire encore, et maintenant dans toute l’extension de ce nom, un Jardin de botanique et de culture ! Quelques chiffres montreront mieux qu’une longue exposition à quel degré de splendeur le Jardin des plantes s’était élevé. En 1641 on possédait déjà deux mille trois cents plantes vivantes. Sous Buffon on était devenu tellement riche qu’on avait pu distribuer, la même année, des graines ou des plants de douze mille espèces. À la même époque, plus de six mille plantes étaient cultivées dans les serres et l’orangerie ; plus de vingt mille, classées dans l’herbier[1].

À la richesse des jardins, des serres, de l’herbier du Muséum, opposerons-nous la pauvreté de ce qu’on appelait alors les Salles de l’histoire naturelle des animaux ? Commencée tardivement, sans plans et sans vues arrêtées, principalement composée de dons qui, en se répétant quelquefois, laissaient entre eux d’immenses lacunes, la collection zoologique n’avait fait, même sous Buffon, que de faibles progrès ; et dans les derniers temps, elle avait à quelques égards rétrogradé. Plusieurs

  1. Adresse à l’Assemblée nationale déjà citée.