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CHAPITRE II.

il avait dû tout créer autour de lui, et pour ainsi dire, avant tout, se créer lui-même.

« Quand je commençai à diriger mes recherches vers l’histoire naturelle des animaux, cette science n’était point encouragée à Paris ; on n’en avait jamais fait la matière d’un enseignement ; et je ne m’attendais pas que je serais bientôt chargé de la traiter le premier dans un cours public.

« Établi en l’an II professeur de l’histoire naturelle des Mammifères et de celle des Oiseaux, je devins aussi, dans le Muséum, administrateur des collections de ce genre. On sait qu’alors on comptait à peine quelques quadrupèdes dans la collection nationale. Mon devoir me prescrivait de chercher à en augmenter le nombre. J’entrai en correspondance avec les principaux naturalistes de l’Europe ; je fus puissamment secondé par leur zèle, et la collection des quadrupèdes vivipares ou des Mammifères est maintenant le plus riche dépôt de ce genre qui existe. J’ai également beaucoup enrichi la collection des oiseaux. Enfin, j’ai rendu ces collections utiles aux jeunes naturalistes en déterminant rigoureusement les animaux confiés à mon administration. »

C’est le 6 mai 1794 que Geoffroy Saint-Hilaire ouvrit son cours dans les Galeries d’histoire naturelle. Au nombre de ceux qui venaient l’entendre, était son père, et nous avons sous les yeux les