Heureusement rien ne les effraya. Avec des collections dont ne se contenterait pas aujourd’hui une ville de troisième ordre ; avec le secours d’un seul aide commun aux deux professeurs de zoologie, et qui même ne leur fut accordé définitivement qu’un an plus tard ; sans avoir, sans pouvoir de longtemps espérer, dans cette époque de crise financière, les moyens de s’enrichir par des achats[1] ; plus pauvres encore en livres qu’en objets d’étude, mais se sentant forts de leur dévouement à la science, de leur union que rien ne troubla jamais, et de l’appui de leurs collègues, Lamarck et Geoffroy Saint-Hilaire commencèrent dès le mois de juillet 1793 ces travaux qui devaient fonder parmi nous un enseignement nouveau, créer ces immenses collections que deux vastes galeries ne suffisent plus à contenir, enrichir la science elle-même autant que le Muséum, et faire dire un jour : la Convention sait faire sortir de terre des savants comme des armées !
Geoffroy Saint-Hilaire a lui-même rendu compte, dix ans après la réorganisation du Muséum, des résultats de ses premiers efforts[2]. Voici en quels termes simples il parle de ces travaux par lesquels