Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
CHAPITRE II.

Ménagerie, il eut l’heureuse témérité d’entreprendre cette œuvre d’avenir, et le bonheur d’entraîner ses collègues à y concourir.

Nous rapporterons avec quelque détail cette circonstance remarquable de son histoire et de l’histoire du Muséum.

Le 4 novembre 1793, Geoffroy Saint-Hilaire se livrait, dans le calme du cabinet, à quelques recherches d’histoire naturelle, lorsqu’une nouvelle bien inattendue lui est apportée. Plusieurs quadrupèdes, un ours blanc, une panthère, d’autres animaux, sont aux portes du Muséum. Bientôt un autre ours blanc et deux mandrills ; puis, un chat-tigre, plusieurs autres quadrupèdes, et deux aigles, arrivent à leur tour. Tous ces animaux étaient envoyés au Muséum par l’administration de la police. Elle avait décidé la veille, qu’à l’avenir, nulle exhibition d’animaux vivants ne serait permise à Paris, et que trois ménageries ambulantes, alors existant dans la ville, seraient saisies. C’étaient ces trois ménageries qui venaient d’arriver. Pour premier avis, le Muséum recevait les animaux eux-mêmes, qu’escortaient les propriétaires dépossédés, réclamant des indemnités promises par l’arrêté même qui les avait frappés[1].

  1. « Ces animaux, était-il dit, seront conduits à l’instant au Jardin des plantes, où ils seront payés, ainsi que les cages qui les renferment. Les propriétaires recevront en outre une indemnité. »