Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
68
CHAPITRE II.

à l’établissement de genres nouveaux, à l’étude de divers phénomènes physiologiques, se trouvent déposés les germes de plusieurs des grandes vues qui, successivement développées dans les années suivantes, dominent aujourd’hui l’édifice entier des sciences zoologiques.

Nous choisirons, comme exemples, parmi les travaux qui sont communs à Cuvier et à Geoffroy Saint-Hilaire, le Mémoire sur la classification des Mammifères[1] et le Mémoire sur les Orangs, publiés l’un et l’autre en 1795. Parmi ceux qui sont propres à Geoffroy Saint-Hilaire, nous citerons un Mémoire sur les animaux à bourse, qui date de

  1. Après le titre de ce mémoire, on lit ces mots, auxquels les biographes n’ont fait aucune attention : lu à la Société d’histoire naturelle, le 1er floréal de l’an troisième. Or, cette date correspond au 20 avril 1795. Donc il est faux que Cuvier ne soit arrivé à Paris qu’en avril 1795. Qui pourrait supposer, en effet, qu’un mémoire aussi important et aussi étendu ait été improvisé en moins de vingt jours par ses auteurs ? Ajoutons que Geoffroy Saint-Hilaire, d’après un passage très-explicite d’une note laissée par lui, ne se lia intimement avec Cuvier que dans le second mois de son séjour à Paris ; et, sans doute, le Mémoire sur les Mammifères ne fut entrepris qu’un peu plus tard encore ; ce qui reporte l’arrivée de Cuvier à Paris au commencement de l’année.

    On a cité, il est vrai, une lettre de Cuvier, en date du 24 juillet 1795, dans laquelle on lit : « Le mémoire sur le larynx est mon premier ouvrage. Je le composai, il y a trois mois, en arrivant à Paris. » Nous pouvons affirmer qu’une erreur a été ici, ou faite dans la transcription de la lettre, ou commise