Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
78
CHAPITRE III.

L’expédition quitta Malte le 18 juin. Elle avait mis plus de trois semaines pour y arriver ; elle employa treize jours pour achever le voyage ; lenteur salutaire, par laquelle furent déjoués tous les plans de Nelson. Ce fut le 29 juin qu’on aperçut à l’horizon la plage d’Égypte, et le 30 qu’on put distinguer la colonne de Pompée. Le même jour le débarquement était opéré, et le lendemain Bonaparte se rendait maître d’Alexandrie.

II.

L’Égypte se trouvait ouverte à la Commission des sciences : Geoffroy Saint-Hilaire se mit aussitôt à l’œuvre. D’après le plan qui avait été arrêté pour les travaux de la Commission, c’est à Rosette qu’il devait aller s’installer avec la plupart de ses collègues ; mais il ne quitta pas Alexandrie, sans y avoir recueilli déjà quelques matériaux intéressants.

Son départ de cette ville fut triste. Pour la première fois depuis le commencement de l’expédition, et presque pour la première fois de leur vie, les deux frères allaient se séparer : tandis que le naturaliste allait s’établir à Rosette, l’officier du génie allait remplir, à travers le désert, une périlleuse mission. Ils partirent vers le commencement de juillet, sans savoir s’ils se reverraient, et se laissant pour adieux ces nobles paroles : « Notre bonheur est dans notre devoir[1]. »

  1. Lettre de Marc-Antoine Geoffroy à son frère.