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EXPÉDITION D’ÉGYPTE.

Le Caire, qui était déjà le centre politique et militaire de l’Égypte, devint aussi, par la création de l’Institut, le centre de tous les travaux scientifiques. Geoffroy Saint-Hilaire, qui y était venu vers le milieu d’août, y vit successivement arriver tous ses collègues. Alors commença pour lui, malgré des privations de cœur bien vivement senties, l’une des années les plus heureuses de sa jeunesse. Sous un climat enchanteur, au milieu de cette nature africaine si riche et si variée, sur ce sol si plein de souvenirs de tous les âges, au pied des plus merveilleux monuments qui soient sortis de la main des hommes, il trouvait à chaque pas de nouveaux sujets d’admiration, de nouveaux objets d’étude. C’était la vie du voyageur, cette vie d’aventures, de surprise, de recherche, de découverte, avec tout le charme qu’elle exerce sur les âmes jeunes et ardentes, mais sans la douleur de l’isolement, sans ce cruel exil loin de tous les siens, qui forme, le plus souvent, l’amère compensation de ces inexprimables plaisirs. Après une excursion dans le désert, un voyage sur le Nil, une visite aux Pyramides, Geoffroy Saint-Hilaire se retrouvait tout à coup au milieu de la civilisation de son pays, parmi des collègues dont la plupart étaient devenus des amis ; il pouvait communiquer à un Institut français les fruits d’une exploration terminée la veille sur les ruines d’Héliopolis ou de Memphis ; et si, le