Page:Vielé-Griffin - Le Domaine royal, 1923.djvu/64

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Cours au devoir ; le jour est loin où ta fureur, Sacrilège et pareille à la fureur des bêtes, Brandira le faisceau des verges sur ta tête Pour en frapper au sang, horreur ! la Chair Divine ! Avant que d’une lance on perce Sa poitrine, Tu sauras, pauvre coeur, déchirer de trois clous Les paumes et les pieds dont les saints sont jaloux De baiser le vestige aux bords de Galilée ; Mais que t’importera, dans la foudre roulée De rochers en vallons, la Plainte surhumaine, Si le dé hasardeux que ton cornet amène T’accorde le manteau, qu’enfin on se partage ? Passe vers ton destin, sans remords ; un autre âge Vient, dans le millénaire obscur des avenirs ; La fête effacera tes plus beaux souvenirs ; Pharsale, Mantinée, Arbelles, Pourrières, Tous les fastes inscrits aux tablettes guerrières

L’Humanité totale, à ta suite ruée, Élèvera son chant par-dessus la nuée ; Puis, labourant de l’aile une boue étanchée De sang, quelque Gloire ivre, au-dessus des tranchées,