Page:Vielé-Griffin - Le Domaine royal, 1923.djvu/87

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Déesse prise au trébuchet évangélique, Prêtant aux reflets d’or de la Gloire entrevue Ce bouclier d’argent qui flotte sur la nue, Apprivoisée ! et soucieuse, à voir accroître, Pieusement parqués au silence du cloître, Spirituel tableau d’une chasse sacrée Où sa nouvelle ardeur s’avive et se récrée, Les faons qu’elle acclimate et paît dans la prairie Du Christ, assise auprès de la Vierge Marie. Car vous êtes païenne et chrétienne à la fois, Diane en cornette, vierge agile de nos bois, Coureuse des halliers où le démon se terre ! Et votre culte antique est un peu du mystère Qui, du croissant grandi, vous fit une auréole ; Et c’est pour cela que je guette vos paroles Vers l’autel du Vrai Dieu dont vous voici servante. Qui vous voit, du pas vif des sentiers et des ventes, Comme jadis, parmi les troncs de la futaie, Paraître et disparaître, aimée et redoutée, Au gré de vos devoirs, entre les colonnettes,