Page:Vielé-Griffin - Le Domaine royal, 1923.djvu/88

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S’éprend de cette paix active que vous faites Retentissante, au loin, d’une mâle pensée Et des raisonnements dont sort, désenlacée, Telle d’entre les lianes la biche inquiète, L’Idée aux pas légers, hors de l’ombre élancée; Que voyez-vous, là-bas, dans la nuit que vous faites Claire, du feu d’amour chaste qui brûle en vous ? » « Je vois la Vérité », dit-elle, « elle est en nous ; Car les mots surhumains et sûrs ne prennent vie Qu’au sein de la pensée en soi-même ravie ; Sachons mieux lire ; aimons l’écueil et le mystère ; Et, si le doute vient et que les caractères, Se décalant, parfois, semblent se regrouper, En blasphème inouï tout soudain attroupés, Fermons les yeux encore, et lisons le beau texte Où Dieu souhaite inscrire, en notre âme prétexte, Sa certitude, au gré de la raison romaine. Tu rêves le poème où la pensée est reine : Sois humble ; écoute et crois, comme je m’humilie Devant la Croix où, des deux bras, ma chair se lie, N’osant lever les yeux, mais fière qu’à son tour