Page:Vignier - Album de vers et de prose, 1888.djvu/5

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Il dit !… Et frissonnant à la voix monotone
De la bise qui clame un long vagissement,
Sentant sa fin venir dans cette fin d’automne,
La tête entre ses mains, il pleure amèrement.



<poem>

Un grand sommeil noir Tombe sur ma vie ; Dormez tout espoir,

Dormez toute envie.
Paul Verlaine

Roses roses, où les rosées Roulent leurs gouttes d’argyrose, Roses, on les dirait rosées Par les fards de l’aurore rose !

Ô les suaves cantilènes Que chante à la source enchantée L’arome doux des marjolaines ! Ô chère plainte chuchotée !

Ô le vent, le vent monotone, Susurrant dans les feuilles jaunes ! Lamento long du vent d’automne Qui s’étouffe en les touffes d’aulnes !

La pluie, ô la dolente pluie Qui nous lancine et nous transperce, Qui fait que notre âme s’ennuie Et se fond en la grise averse !

Puis l’heure fuit. Éternel leurre Qui promet l’heur à notre rêve ! Ô douleur en le cœur qui pleure, En le cœur qui pleure sans trêve ! <poem>