Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/11

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s’élevait comme un phare au milieu de la table de jeu ; des lueurs intermittentes du feu, et des orbes qui s’irradiaient sous l’abat-jour de la lampe à ouvrage de ces dames.

L’ameublement, partie antique, partie moderne, avait ce caractère général de simplicité qui n’attire pas l’attention. Les rideaux étaient de toile perse à grands dessins. Sur les boiseries grises se rangeaient quelques cadres renfermant des portraits ou des gravures. Autour des cadres, s’arrondissaient çà et là des plumes de paon, des palmes, etc. Près de la cheminée, des épées, des fleurets, des carabines, des fusils de chasse faisaient trophée.

D’ailleurs, rien de vif ni de brillant ; dans l’ensemble, je ne sais quoi de tranquille et de reposé qui sentait la vie tout unie de la famille et de la province.

Les physionomies répondaient à leur cadre, — en apparence, au moins, — et, assurément, si la paix règne en quelque coin de la terre, elle devrait régner là, dans le salon du château de Cladel.

— Dix heures et demie, dit le curé, en remettant sa montre au gousset de sa soutane. Voilà une partie qui nous a menés tard.

Puis il allongea sur le tapis vert sa main blanche et