Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/151

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— Moi, monsieur le juge d’instruction, je ne puis rien dire officiellement, sinon que l’enfant m’ayant été présenté, je l’ai ondoyé.

— Greffier, prenez acte.

— Maintenant, officieusement, si vous voulez…

— Sans doute, monsieur le curé !

— J’ajouterai que, si je connaissais les parents de l’enfant, si j’avais reçu leur secret en confession, par exemple, je les engagerais à parler.

Le juge leva sur le curé un regard interrogateur.

— Mais, poursuivit l’abbé Dablin, je le ferais seulement dans le cas où j’emporterais l’espérance que le parquet ralentirait ses poursuites.

— Le parquet, engagé dans une affaire de cette nature, doit aller de l’avant.

— Je vous ferai observer, monsieur Hivert, que jamais on ne s’est repenti d’avoir agi avec circonspection… que l’on risque parfois de faire du mal en faisant le bien trop précipitamment… Enfin, d’ailleurs, il en sera comme vous voudrez !

M. Hivert fixait sur le curé ses petits yeux perçants avec une expression singulière. Il réfléchissait profondément et se disait : « Je me heurte peut-être à de bien grands intérêts !… Qui sait ? Si j’allais à l’encontre