Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/16

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heureux et reconnaissant que ces réflexions devaient amener sur les lèvres de la marquise…

C’était un joli groupe, en effet, que celui de cette mère encore jeune, encore belle, malgré une expression de fatigue et de souffrance contenue, et de ces deux enfants pleins de promesses. On sentait, à voir la mâle expression de son visage adolescent, qu’Henri avait déjà des sentiments d’homme. Et, quant à Clotilde, bien qu’elle ne fût point une beauté accomplie, on ne pouvait s’empêcher de la trouver charmante dans sa robe de grivat si simple, avec sa fine ceinture noire, sa cravate pareille sous un col blanc, et le filet aux mailles légères qui enfermait ses épais cheveux bruns.


III

Le thé servi, le curé et le médecin s’apprêtèrent à partir, et firent à Henri de longs adieux. Le curé, surtout, semblait insister sur ses recommandations, comme s’il cherchait à gagner du temps, comme s’il hésitait enfin à quitter le château sans avoir abordé un sujet pour lequel il ne trouvait pas de paroles.