Page:Viguier - De l’encastelure.djvu/13

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barres et la fourchette, abattent les talons plutôt que de raccourcir la pince qu’ils laissent presque toujours trop longue et parent trop la sole ; toutes conditions voulues pour que le resserrement ait lieu, car ils ont détruit les parties qui seules combattaient la tendance des pieds à se resserrer. Solleysel, dans son Parfait Mareschal, deuxième partie, se prononce en ces termes contre cette pratique nuisible : « La seconde maxime ou règle principale, pour bien ferrer les chevaux, est de n’ouvrir jamais les talons ; c’est le plus grand de tous les abus, et qui ruine le plus les pieds. On appelle ouvrir les talons, lorsque le maréchal, en parant le pied, coupe le talon près de la fourchette et l’emporte jusqu’au haut, à un doigt de la couronne, en sorte qu’il sépare les quartiers du talon, et, par ce moyen, il offense le pied et le fait serrer.

« Ce qu’ils appellent ouvrir un talon est proprement le faire serrer, car la rondeur ou circonférence du pied étant coupée, en faisant ce qu’ils appellent ouvrir le talon, qui est le couper absolument, ils ne sont plus soutenus de rien. Ainsi, il faut nécessairement, s’il y a quelque faiblesse dans les pieds, qu’ils se serrent et s’étrécissent, et si les maréchaux étaient soigneux de leur réputation et de leur devoir, ils devraient faire un des principaux points de leurs statuts de cette maxime. »

Combien de maréchaux, méconnaissant les sages conseils de Solleysel, continuent leur mauvaise pratique !

Influence du ralentissement de la circulation et de la nutrition dans le pied. — Aux causes que je viens d’examiner s’ajoute celle-ci, conséquence des précédentes : Par suite du resserrement déjà produit, les vaisseaux qui se rendent au pied sont comprimés et le sang, porteur des