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Page:Villedieu - Mémoires de la vie de Henriette Sylvie de Molière, 1672.pdf/104

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La vie de Henriette-

amour, & j’admirois ce que cette paſſion eſtoit capable de nous faire entreprendre.

Je demeuray avec ces penſées juſques à ce que j’en fus divertie par la Marquiſe de Seville, qui ayant appris mon indiſpoſition, eſtoit venuë : pour me viſiter, & cela fut cauſe que je n’y ſongeay plus juſques à la nuit que je priay le Marquis Menéze de me laifler ſeule, fous pretexte de vouloir prendre quelque remede ; mais c’eſtoit en effet pour avoir le temps de faire confidence de tout à une fille Françoiſe que j’avois depuis deux ans à mon ſervice, & pour qui je n’avois rien de caché. Je luy demanday ſon avis, & elle ne ſe trouva pas moins embarraſſée que moy : Nous refolûmes pourtant que je parlerois le plûtoſt que je pourrois au Comte, de peur que li je le maltraitois, il ne vint à découvrir par quelque douleur extravagante, ce qu’il eſtoit de la derniere importance de bien cacher au vieux Marquis ;