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Page:Villedieu - Mémoires de la vie de Henriette Sylvie de Molière, 1672.pdf/21

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Sylvie de Moliere.

de s’en venger, & que dans ſon ame, il avoit medité de me faire partager le ſoin de cette vengeance. Le détail de la maniere dont il ſe prit à me le faire connoiſtre, ſeroit ennuyeux. J’eſtois folaſtre & careſſante pour les gens à qui je croyois appartenir, quoy que je fuſſe la plus fiere des petites filles pour tout le reſte ; Et ainſi lors qu’il me témoigna de l’attachement, j’y répondis par cent careſſes. Mais apres que cela eut duré quelque temps, je luy plûs ſi fort par ces petites badineries auſquelles je m’abandonnois avec innocence ; que je le rendis ſans y penſer le plus amoureux de tous les hommes, & il ſe reſolut de pouſſer les affaires plus loin.

Il me mena à la chaſſe : c’eſtoit mon foible ; Et m’ayant écartée adroitement de ſa femme & du Marquis de Birague, qui peut-eſtre de leur coſté cherchoient auſſi une