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Page:Villedieu - Mémoires de la vie de Henriette Sylvie de Molière, 1672.pdf/22

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La vie de Henriette

occaſion de s’écarter : Il fit tant que nous nous trouvâmes tous deux ſeuls aſſez loin dans la foreſt. Le lieu invitoit à mettre pied à terre, & eſtoit tout propre à favoriſer deux perſonnes qui euſſent eſté d’accord. Les arbres y formoient une eſpece de berceau, une ſource faiſoit entendre ſon murmure à deux pas de-là ; enfin, Madame, Monſieur de Moliere eſtoit un habile homme, & pour le deſſein qu’il avoit, le lieu n’eſtoit pas mal choiſi. J’y deſcendis de cheval à ſa priere, & le voyant s’y coucher de ſon long pour ſe repoſer, je m’allay mettre auprés de luy en la meſme poſture, ſans aucun ſoupçon de ce qui m’y devoit arriver. Alors mon prétendu pere s’approchant un peu & m’embraſſant tendrement commença à me découvrir un ſecret, auquel je n’euſſe jamais penſé, & me raconta l’hiſtoire de ma naiſſance. Il m’étala