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Page:Villedieu - Mémoires de la vie de Henriette Sylvie de Molière, 1672.pdf/30

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La vie de Henriette

mer l’autheur de ſa bleſſure. Mais en vain on le luy demanda pluſieurs fois, il répondit que c’étoient trois hommes maſquez qui m’avoient voulu enlever ; Monſieur de Birague luy meſme, qui eſtant déja inſtruit par moy du principal, & le luy faiſant entendre, en eſperoit ſçavoir tout le ſecret, n’en put jamais tirer autre choſe. Cela fit que l’on ne s’obſtina point d’avantage à le faire parler, & que l’on ſongea ſeulement à le tranſporter dans la Ville.

Cependant, Madame, la diſcretion de ce malheureux, ſoit qu’elle fut un effet de honte ou de quelque reſte d’amour, me ſauvoit dans l’opinion de tous ceux à qui je n’avois rien confeſſé, ſi j’avois eu aſſez de force pour oſer paroiſtre aprés le coups ; car le Marquis de Birague me vint dire que tout le monde avoit pris ma fuitte pour un effet de la peur