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Page:Villedieu - Mémoires de la vie de Henriette Sylvie de Molière, 1672.pdf/31

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Sylvie de Moliere.

que ces raviſſeurs ſuppoſez m’avoient cauſée & luy-meſme qui appuyoit cette imagination, ne pouvoit penſer autre choſe de l’accident, ſi ce n’eſt que je pouvois avoir bleſſé le Financier en voulant tirer ſur eux ; mais il arriva un autre malheur qui découvrit bien-toſt le myſtere ; je le diray par ordre à Voſtre Alteſſe.

J’avois eſté miſe entre les mains de la Marquiſe de Birague, dans le Chaſteau de Serſac, le Marquis vint m’y retrouver, aprés avoir pris le ſoin de mettre auſſi ſa Dame de Moliere en quelque repos. Je vous avoüe que je fus touchée quand il m’apprit la conſideration que le bleſſé avoit eu pour moy, & qu’encore que je ne me repentiſſe aucunement d’avoir ſauvé mon honneur au prix de ſa vie, je ne pûs empeſcher quelques larmes de couler d’avoir eſté forcée d’en venir là : Je m’etendis ſur