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Page:Villedieu - Mémoires de la vie de Henriette Sylvie de Molière, 1672.pdf/32

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La vie de Henriette

quelques plaintes que je donnay ſur l’heure à l’embaras où j’eſtois, & aprés je racontay bien au long à ce Marquis tout ce qui s’eſtoit paſſé avec l’hiſtoire que le Financier m’avoit faite ce qui le rendit bien eſtonné. Il avoit toûjours crû, comme moy & comme tout le monde, que j’eſtois la fille de cét homme ; & que Madame de Moliere ne luy avoit jamais confié ce ſecret, quoy qu’elle luy confiaſt ſouvent ſa perſonne meſme.

Au reſte la nouveauté de l’aventure m’acquit entierement le Cavalier, & il donna mille loüanges à mon action, au lieu de la blâmer, me fit cent proteſtations de ſervice, & enfin, Madame, il me parla comme un homme qui me trouvoit belle, & qui commençoit à ſçavoir que je n’eſtois plus la fille de ſa Maitreſſe ; je diray cela ſans luy faire tort.

Je m’en apperceus bien dés le