Page:Villemain - Cours de littérature française, tome 1.djvu/47

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Est-ce pour m’avertir qu’il est temps d’achever, Messieurs ? Je ne pourrai pas tout dire aujourd’hui. Je sens que, pour un programme, il faudrait écrire ; on est trop long en parlant ; on penche trop d’un côté, on verse de l’autre ; mais j’ai cru, Messieurs, qu’il fallait répondre à votre intérêt par l’oubli de toute prétention littéraire. Je n’aspire pas à composer un discours exact et régulier, mais à vous faire part de mes impressions, bien sûr que votre goût m’aidera souvent à les corriger.

À côté de cette raison piquante, de cette sagacité politique de Comines, qui couronne les premiers développements de l’esprit français, paraîtront les essais du théâtre. Ils n’auront pas pour nous un intérêt littéraire, mais anecdotique et moral. Nous n’y chercherons pas non plus une querelle de doctrine. Nous sommes éclectiques en littérature, en ce sens que nous aimons tout ce qui est beau, ingénieux, nouveau, n’importe quelle soit l’école. Nous croyons même qu’il ne faut vouloir être d’aucune école, pas même de celle du génie ; car, s’il fut original, il n’avait pas lui-même d’école ; et, à son égard, l’imitation serait une première infidélité. Mais laissant de côté cette digression insérée dans une phrase, je dirai que les com-