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Page:Villetard de Laguérie - Contes d'Extrême-Orient, 1903.pdf/112

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Chaque soir, le jeune homme prenait la pie sur son épaule.


Chaque soir, le jeune homme prenait la pie sur son épaule.

La jeune fille fut internée à l’autre extrémité du firmament, dans la plus lointaine étoile, près du couchant. Par pitié, comme leur juge était en même temps père, il leur fut accordé de passer ensemble, tous les ans, de l’aurore au crépuscule, le 7e jour du 7e mois. Aussi, dès que les vents commencèrent à fraichir, la cigale à chanter dans les mûriers, et qu’ils virent, le matin, à l’aube, les prés argentés par la gelée blanche, ils se mirent en route d’étoile en étoile. Mais, arrivés au milieu de la voûte bleue, au lever du 7e jour de la 7e lune, au moment de voler l’un vers l’autre, le large fleuve blanc de la voie lactée creusa devant eux un obstacle infranchissable.

Ils ne purent que se regarder de loin et se jurer par signes un éternel amour. Et, quand la nuit tomba, il fallut quitter le bord du torrent céleste, et le prince revint dans son étoile, bien résolu à travailler sans relâche à la mine pour payer son amende et être enfin réuni à celle que son malheur lui rendait plus chère encore.