’automne de 1895 était dans sa troisième semaine,
comme la 8e lune de la grande année Yeulmi, pour
parler la langue de l’almanach de la Corée. D’un bout à
l’autre de la presqu’île, la population de ce Pays du Matin
calme était occupée aux travaux du mois d’octobre, aux
préparatifs nécessités par l’approche du long, rude et
triste hiver de son climat, et chaque paire de bras faisait
une besogne. Cette masse inerte, insouciante et paresseuse,
eût donné, à qui l’eût vue pour la première fois, l’illusion
d’une ruche ou d’une fourmilière.
Au Sud, beaucoup plus chaud, le riz était moissonné. Un bruit continu de martelage, des nuées de poussière blonde mêlée de légers flocons blancs, des tas de balles et de siliques ouvertes, le long des maisons, décelaient le battage du riz et l’égrenage du coton dans les cours intérieures. Par l’entre-bâillement des portes on eût pu voir