Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/110

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modestie distinguée, l’aspect d’un touriste officiel, il se lassait aller, par hygiène, aux charmes de la Nature.

Soudain, il s’aperçut que « la rêverie avait conduit ses pas » devant une assez spacieuse cabane, — coquette, avec ses deux fenêtres aux contrevents verts. S’étant approché, M. C** dut reconnaître que les planches de cette demeure anormale étaient pourvues de numéros d’ordre — et que c’était un genre de baraque foraine, louée, sans doute, à qui de droit. Sur la porte étaient inscrits, en blanches capitales, ces deux noms : daphnis et chloë.

Cette inscription le surprit. Par une curiosité souriante, mais discrète, — bref, sans songer le moins du monde à laïciser cet ermitage, il heurta, poliment, à la porte.

— Entrez ! crièrent, de l’intérieur, deux fraîches voix d’enfants.

Il toucha le loquet : la porte s’ouvrit, pendant qu’un intermittent rayon de soleil,