Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/111

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à travers les feuillages, l’illuminait ainsi que l’intérieur de l’idyllique habitation.

M. C**, sur le seuil, se voyait en présence d’un tout jeune homme aux blonds cheveux bouclés, aux traits de médaille grecque, au teint mat, aux sceptiques yeux bleus — dont le fin regard offrait cet on ne sait quoi de railleur qui spécialise le fond des prunelles normandes, — et d’une toute jeune fille, au visage ingénu, d’un ovale pur, couronné de beaux cheveux bruns tressés. Ils étaient vêtus, l’un et l’autre, d’un complet de deuil, en étoffe de campagne, — d’une coupe que le bienpris de leurs personnes rendait passable. Tous deux étaient charmants — et leur air triste n’éveillait pas, chose étrange, l’aversion.

Revenant de maints voyages, le chef de l’État se trouvait donc, un peu malgré lui, tout heureux d’apercevoir d’autres « visages » que ceux des préfets, des sous-préfets et des maires : cela lui reposait la vue.