Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/112

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Daphnis était debout contre une table rustique ; l’aimable Chloë, regardant, sous ses cils abaissés, l’hôte inattendu, se trouvait assise sur une couchette de fer, nouveau système, au matelas de varech, aux draps blancs et rudes, au double oreiller. Trois chaises en sparterie, quelques objets de ménage, des plats et des tasses de faïence en imitation de vieux Limoges, et, sur la table, de brillants couverts en tout récent melchior, — complétaient l’ameublement du réduit nomade.

— Étranger, dit Daphnis, soyez le bienvenu, vous qui entrez en cet inespéré rayon de soleil !… Vous déjeunez avec nous sans façons, n’est-ce pas ? Nous avons des œufs, du lait, du fromage, du café, même ; — Chloë, vite un couvert de plus !

Les puissants de la terre aiment les choses simples et imprévues, et se prêtent volontiers aux charmes de l’incognito, chez les humbles. Devant pareil accueil, M. C** ne